La Banque mondiale et le Fonds mondial s’engagent à aider les pays africains dans leurs efforts visant à assurer une Couverture Maladie Universelle (CMU) pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable d’ici 2030. Ces deux institutions ont annoncé le 26 août dernier en prélude à la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI), la mobilisation d’un total de 24 milliards de dollars US en faveur de l’Afrique au cours des trois prochaines années.
Ces annonces de financement constituent en fait, l’une des diverses mesures à prendre par ces institutions dans les années à venir en vue de promouvoir la CMU en Afrique. Ainsi, au cours des cinq prochaines années, le Groupe de la Banque mondiale devrait mobiliser 15 milliards de dollars pour des investissements indispensables à la CMU. Cette intervention va concerner les domaines tels que le développement de la petite enfance, la préparation aux pandémies, le ciblage des couches pauvres, la préparation et les ripostes aux crises, et la mobilisation du secteur privé.
De son côté, l’engagement du Fonds mondial qui, selon les informations, se chiffre à 9 milliards de dollars pour la période 2017-2019, sera réparti comme suit : 6 milliards de dollars d’investissements dans des programmes de traitement et de prévention du VIH-SIDA, de la tuberculose et du paludisme et 3 milliards de dollars d’investissements dans les systèmes de santé, notamment dans le renforcement des systèmes de passation des marchés et les chaînes d’approvisionnement, l’amélioration de la qualité des données et des systèmes de gestion des données, et le renforcement des ressources humaines dédiées à la santé.
« Il est indispensable de combattre et prévenir le VIH, la tuberculose et le paludisme pour alléger le fardeau qu’ils font peser sur les systèmes de santé, mais pour accélérer la réalisation de la couverture maladie universelle et des ODD liés à la santé, nous investissons également dans la mise en place de systèmes de santé résilients et viables », a indiqué dans un communiqué, Mark DYBUL, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme.
La Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la Santé, en collaboration avec le gouvernement du Japon, l’Agence japonaise de coopération internationale, le Fonds mondial et la Banque africaine de développement ont également procédé au lancement du cadre d’action pour la promotion de la CMU en Afrique. Un cadre qui donne une vue d’ensemble de la CMU dans la région et recense les éléments à réunir nécessairement pour obtenir de meilleurs résultats de santé. Il s’agit notamment des financements, de la prestation de services, du ciblage des couches vulnérables, de la mobilisation des secteurs cruciaux et du rôle prépondérant des dirigeants politiques.
Selon l’OMS, les pays africains ont consacré à la santé en 2014, environ 126 millions de dollars de ressources intérieures. L’institution estime qu’il est possible de mobiliser un surcroît de 65 à 115 milliards de dollars de ces ressources sur les dix prochaines années ». « L’OMS travaille avec les pays en Afrique pour dégager ces fonds et les aider à formuler des politiques qui permettront de les utiliser à bon escient », a fait savoir Margaret Chan, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé.
David SOKLOU