C’est un bilan qui fait froid au dos. Mais c’est pourtant la triste réalité. Selon un rapport de Reporters Sans Frontières (RSF), en 2016, c’est un total de 74 journalistes qui ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions dans le monde.
Reporters Sans Frontières déplore une sinistre chasse aux journalistes dans le monde et explique que ces professionnels ont été soit assassinés soit tués alors qu’ils se trouvaient en reportage.
L’organisation précise que c’est aussi le résultat de la terreur exercée par ceux qu’elle appelle « les prédateurs de la liberté de la presse » qui ferment arbitrairement des médias et musèlent les journalistes qui, malgré leur courage et de peur d’être assassinés, sont contraints à l’autocensure, comme c’est le cas au Mexique, pays en paix le plus meurtrier pour les journalistes cette année, avec 9 tués.
« La violence contre les journalistes est de plus en plus délibérée », déclare Christophe DELOIRE, secrétaire général de RSF. « Ces derniers sont clairement visés et assassinés parce qu’ils sont journalistes. Cette situation alarmante traduit l’échec patent des initiatives internationales en faveur de la protection des journalistes. Elle signe l’arrêt de mort de l’information indépendante dans les zones où la censure et la propagande, notamment celle des groupes extrémistes au Moyen-Orient, s’imposent par tous les moyens. Pour que le droit international puisse être appliqué, l’ONU doit instaurer un mécanisme concret de mise en œuvre de résolutions. Avec l’arrivée d’un nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, il est urgent que soit nommé un représentant spécial pour la protection des journalistes », a-t-il ajouté.
Selon le rapport-bilan de RSF, c’est la Syrie qui conforte sa place en tête des pays les plus meurtriers, suivie de l’Afghanistan. Les deux tiers des journalistes tués cette année se trouvent dans une zone de conflit. Les pays jugés trop dangereux pour les professionnels de médias sont la Syrie, l’Irak, la Libye, le Yémen, l’Afghanistan et le Burundi.
Cris DADA
