A l’issue de leur deuxième jour de marche pour le compte de cette semaine, les 14 partis politiques membres de la coalition de l’opposition ont au nom des manifestants, lancé un « cri de cœur » à tous les Chefs d’Etat de la CEDEAO (qui devront se réunir ce samedi 16 décembre à Abuja au Nigeria pour leur 52ème session ordinaire), afin qu’ils interviennent véritablement pour une sortie de crise au Togo.
« Le peuple togolais, décidé à conquérir sa liberté et sa souveraineté, vous adresse sa sincère gratitude et vous demande de tout mettre en œuvre, afin qu’au sommet d’Abuja, le régime qui gouverne le pays depuis plus de 50 ans, intériorise et accepte enfin l’alternance », indique en effet, une déclaration de la coalition lue lors du meeting qui a sanctionné la fin de la marche de jeudi.
« Messieurs les présidents, le Togo est une inacceptable anomalie politique au sein de notre espace ouest-africain et il convient d’y mettre fin. Plus de 50 ans d’un règne oligarchique de père en fils où toutes les institutions de la République sont verrouillées au profit d’une seule famille et où le bulletin de vote n’a plus aucun sens (…) », poursuit la déclaration lue par Me Dodji Apévon, président des FDR, parti membre de la coalition.
Les responsables de ce regroupement de partis de l’opposition soulignent par ailleurs que le combat que mènent les togolais depuis quatre mois, n’a d’autre but que de permettre au pays de connaître une vie démocratique.
« Aidez-Nous à empêcher que le Togo, par l’entêtement de Faure Gnassingbé, ne devienne un terreau facile et fertile de situations qui peuvent devenir très incontrôlables au sein de notre espace commun de développement économique, politique et social », peut-on également lire dans la déclaration.
Le Togo, il faut le rappeler, est plongé dans une crise sociopolitique depuis plus de trois mois déjà avec des manifestations de l’opposition qui exige des réformes politiques notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral, l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger entre autres.
La coalition des 14 partis politiques réclame également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Les initiatives du gouvernement notamment la loi portant révision constitutionnelle avec la limitation du mandat présidentiel et les élections à deux tours sont jugées insuffisantes par l’opposition.
Un dialogue politique devrait s’ouvrir dans les prochains jours entre les acteurs de la classe politique. Aucune date n’est pour le moment annoncée, les tractations sont en cours avec les consultations déjà boycottées par les partis de la coalition qui appellent à une nouvelle manifestation ce samedi 16 décembre au moment où les dirigeants ouest-africains seront en session à Abuja au Nigéria.
Cris DADA