Les choses sont allées très vite depuis le début de cette semaine pour la tenue du dialogue annoncé par le gouvernement pour une sortie de la crise sociopolitique actuelle du Togo. Que ce soit du côté du pouvoir ou de l’opposition, les rencontres se multiplient avec les médiateurs dans ce qui s’apparente à une course désormais contre la montre.
Pour le moment, les résultats de ces différentes médiations sont toujours attendus. Aucune date n’est fixée pour le dialogue qui est en cours de préparation mais une chose est sûre, les différents protagonistes de la crise seront autour d’une table de discussion dans les prochaines semaines si l’on s’en tient aux propos de Faure Gnassingbé lors de sa visite d’amitié et de travail chez son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara.
Tout de même, les tractations se poursuivent afin de baliser la voie au dialogue attendu. A Paris (France), une délégation de la coalition des 14 partis de l’opposition rencontre encore ce mercredi, le Chef de l’Etat guinéen Alpha Condé, Président en exercice de l’Union Africaine (UA). La délégation de l’opposition qui échange depuis mardi avec Alpha Condé est composée de la coordinatrice de la coalition Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, du leader du Parti National Panafricain Tikpi Atchadam et Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition.
Selon les informations parvenues à notre Rédaction, la délégation a remis à Alpha Condé à l’issue d’une première rencontre, un mémorandum contenant des revendications, et aurait maintenu ses préalables au dialogue, notamment la libération immédiate et sans conditions des prisonniers, la levée de siège sur les villes de Mango, Bafilo et Sokodé, la levée de poursuite judiciaire contre certains leaders de l’opposition.
Au micro de nos confrères de France 24, le président guinéen a déclaré avoir écouté l’opposition, précisant que les échanges ont porté sur les conditions dans lesquelles il faut amener le pouvoir et l’opposition au dialogue, afin de parvenir à une situation apaisée.
Au rang des exigences de l’opposition des réformes politiques notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la démission du Chef de l’Etat entre autres. Sur ce dernier point, le président guinéen a plutôt préféré faire preuve de diplomatie en estimant qu’il s’agit d’une question interne au Togo, et que son rôle de même que celui de ses pairs qui interviennent pour une résolution de la crise se limite seulement à la création des conditions pouvant amener la classe politique au dialogue de sortie de crise.
« Ce n’est pas mon rôle de leur dire ce qu’ils doivent faire, tout ce que nous voulons, c’est que le problème soit résolu par un dialogue togolais », a déclaré Alpha Condé.
De l’autre côté de Londres en Angleterre, le président ghanéen, mandaté par ses pairs de la CEDEAO, poursuit également sa médiation. Nana Akufo-Addo a déjà en effet eu à reçevoir l’ancien ministre togolais de l’intérieur, François Akila-Esso Boko pour une séance de travail autour des pistes de sortie de crise au Togo.
Au demeurant, l’opposition suspend ses manifestations, du moins pour cette semaine. Aux dernières nouvelles, la marche annoncée pour le samedi prochain a été également annulée. Histoire peut-être de voir l’aboutissement de ces différentes médiations avant toute nouvelle décision de manifester. Mais en attendant, nous osons croire que le sursaut patriotique triomphera et que les uns et les autres feront cette fois-ci preuve d’une hauteur d’esprit pour une sortie de cette crise qui ne fait pas du bien au pays.
David