Faure Gnassingbé élu Président en exercice de la CEDEAO

Faure Gnassingbé élu Président en exercice de la CEDEAO

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Faure Gnassingbé, nouveau Président en exercice de la CEDEAO
Faure Gnassingbé, nouveau Président en exercice de la CEDEAO

Sans surprise, le Chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé est porté par ses pairs de la sousrégion à la tête de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). C’est à l’occasion du 51ème Sommet ordinaire de l’organisation régionale tenu ce dimanche 4 juin 2017 à Monrovia au Liberia.

Faure Gnassingbé devient ainsi pour un an, le Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO. Il succède à son homologue libérienne, Mme Ellen Johnson Sirleaf qui avait pris les rênes de l’organisation lors de la 49ème session ordinaire de cette Conférence qui avait eu lieu le 4 juin 2016 à Dakar au Sénégal.

Dans son intervention, le nouveau Président en exercice de la CEDEAO a d’abord remercié ses pairs pour le choix porté sur le Togo et sur sa modeste personne. « Je l’accepte non seulement avec honneur et fierté, mais aussi et surtout avec responsabilité et détermination », a-t-il déclaré.

Faure Gnassingbé a ensuite adressé ses félicitations à sa prédécesseure Ellen Johnson Sirleaf qui selon lui, a su incarné de façon remarquable au cours de son mandat, la volonté de la CEDEAO de préserver la paix, d’accélérer le processus de développement et d’intégration dans l’espace communautaire et dans chacun des Etats membres.

Il a en outre souligné que les performances actuelles de la CEDEAO doivent encourager à non seulement garder le cap de cette dynamique positive, mais aussi à multiplier encore les efforts afin de progresser davantage.

« Les défis qui nous attendent sont multiples et variés et exigent que nous nous y consacrions pleinement en tirant les bénéfices de nos moyens et potentiels. Il nous faut opérer des sauts qualitatifs dans notre objectif unique qui est de faire de notre organisation, une CEDEAO des peuples », a déclaré Faure Gnassingbé.

Selon lui, les défis à relever dans ce sens au niveau de l’espace communautaire concernent essentiellement l’enlèvement des dernières barrières au brassage et à l’imbrication des populations, la responsabilisation de la jeunesse en encourageant sa mobilité économique dans la sous-région, la mise à contribution des hommes d’affaires et du potentiel démographique sans oublier de miser sur l’agriculture et l’industrialisation.

Au demeurant, la confiance placée au Président togolais est sans doute une reconnaissance à la diplomatie active du Togo notamment en matière de coopération, de préservation de la paix, de la sécurité en faveur du développement économique des Etats. Faure Gnassingbé qui a récemment fait ses preuves en qualité de coordonnateur dans la lutte contre la maladie à virus Ebola au sein de la sous-région, a déjà présidé par deux fois consécutive, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest-africaine (UEMOA).

En dehors de la désignation d’un nouveau président à la tête de leur Conférence, les Chefs d’Etat ouest-africains ont également eu à examiner de nombreux dossiers, notamment les demandes d’adhésion du Maroc et le statut d’observateur de la Tunisie à la CEDEAO, de même que l’accord d’association de la Mauritanie avec l’espace communautaire.

A l’issu de ce Sommet, il faudra également noter la volonté des dirigeants de mutualiser davantage les forces face aux conflits et menaces terroristes qui pèsent toujours sur la sous-région.

« Si la stabilité politique de notre région constitue l’un de nos atouts majeurs, il n’en demeure pas moins que la situation en Guinée-Bissau, au Mali, dans le nord du Nigeria, au Niger, au Burkina-Faso, et les récents événements en Côte d’Ivoire, nous interpellent et nous appellent à plus de vigilance », a pour sa part relevé Marcel Alain De SOUZA, Président de la Commission de la CEDEAO.

Il faut également souligner que cette session de Monrovia a connu la participation du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Celui-ci a saisi l’occasion pour soumettre aux Chefs d’Etat et de Gouvernement, une proposition de coopération dans le domaine agricole et de la lutte contre le terrorisme et une invitation à participer au prochain Sommet Afrique-Israël prévu en Octobre 2017 à Lomé.

Le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, la représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Mme Federica Mogherini, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel, Dr Mohamed Ibn Chambas ont également pris part à ce Sommet marqué en outre par la signature du Traité de l’autoroute Dakar-Abidjan, et la pose de la première pierre du projet régional d’énergie électrique. Un projet qui concerne la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Liberia et la Sierra Léone.

David SOKLOU