Démarré depuis le mardi 14 novembre 2023, l’atelier de formation et d’information des professionnels des médias sur les réparations communautaires et collectives s’est achevé ce jeudi 16 novembre à Lomé avec les journalistes de la presse en ligne.
C’est une initiative du Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) qui a pour objectif de sensibiliser les journalistes sur l’esprit de la recommandation n°54 de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR).
Le but final est de promouvoir au sein des populations l’importance et la portée des réparations communautaires et collectives comme moyen d’apaisement, en vue de susciter leur adhésion au Programme de réparation et surtout au processus de réconciliation.
Trois communications ont fait l’objet de travaux de ce 3ème jour avec les journalistes des médias en ligne.
La 1ère communication portant sur « les généralités sur les fonctions et attributions des professionnels des médias » a été donc animée par Badjibassa BABABAKA, Rapporteur à la HAAC.
Il a au cours de son exposé, touché des concepts clés lié à la profession des professionnels de la presse. Il a rappelé la qualité de journaliste sur la base du code de la presse et de la communication, les exigences du métier, la nécessité du recoupement des informations. Il est également revenu sur les responsabilités des journalistes avant de les exhorter à plus de professionnalisme.

« Rappel de la mission du HCRRUN et approche méthodologique de mise en œuvre des réparations communautaires et collectives par le HCRRUN » : c’est le thème de la 2ème communication présentée par Mme Antoinette M’BROU, Assistante principale du HCRRUN.
Après avoir défini la justice transitionnelle, Mme MBROU a donné les 04 piliers fondamentaux sur lesquels cette justice se repose : le droit à la vérité ou besoin de savoir, le droit à la justice (réparatrice ou pénale), le droit à la réparation, l’obligation d’opérer des réformes institutionnelles comme garanties de non-répétition.
Elle a expliqué que dans le cadre des réparations communautaires et collectives, des consultations sont faites pour avoir l’adhésion des populations par rapport aux projets fédérateurs, avec l’implication de plusieurs personnes notamment les CDQ, CVD, les représentants de jeunes, les organisations des jeunes, les comités de paix.
« Ces projets fédérateurs sont portés par les populations elles-mêmes », a-t-elle ajouté.
La 3ème communication a été axée sur la thématique « la place et l’importance des réparations communautaires et collectives dans le processus de Justice Transitionnelle au Togo et les attentes du HCRRUN vis-à-vis des médias dans la mise en œuvre de ces réparations ». Elle a été développée par Dr Evalo WIYAO, 1er Rapporteur du HCRRUN.
D’importants termes ont été décortiqués aux hommes et femmes de médias présents. A la différence des réparations individuelles qui ciblent les personnes physiques, les réparations communautaires et collectives concernent des communautés ou collectivités entières qui peuvent être des quartiers, des villages, des villes, des ensembles ethniques voire des régions.
Le but de ces réparations communautaires est de fédérer les composantes des communautés recensées autour des intérêts communs, de les apaiser et de contribuer in fine à une cicatrisation collective des blessures et des violations dont ces communautés ont été victimes.
A cet effet, les professionnels des médias ont été invités à accompagner le HCRRUN dans ce processus en sensibilisant les populations sur le sens et la portée de ces réparations
Il faut noter que cinq communautés au rang desquelles Niki Niki, Barkoissi ont déjà bénéficié de ces projets de réparations communautaires et collectives.
L’atelier de formation et d’information du HCRRUN à l’égard des journalistes se poursuivra à Kara le 21 novembre prochain pour les journalistes de l’intérieur du pays.
Mathieu BIDA / La Rédaction
Informations complémentaires :
Recommandation 54 de la CVJR : « La CVJR recommande que des réparations communautaires et collectives soient privilégiées dans le cas de conflits intercommunautaires et de déplacements de populations. Ces réparations qui peuvent prendre la forme d’œuvre d’utilité publique ou de projets de développement doivent être distinguées de projets ordinaires de l’Etat. En outre la CVJR recommande qu’une attention particulière soit accordée aux problèmes fonciers, à la chefferie traditionnelle et aux abus d’autorité qui sont souvent à la base de ces conflits intercommunautaires. La CVJR recommande enfin que là où les conditions le permettent, des actions de réconciliation traditionnelle ou de médiation soient menées en vue de rétablir la cohésion entre les groupes sociaux en conflit ».