Ramener la sérénité, la paix et la stabilité en Guinée Bissau, c’est le souhait des dirigeants de la CEDEAO qui ont tenu vendredi à Niamey au Niger, une session extraordinaire au sujet de la crise politique et institutionnelle qui secoue ce petit pays de la sous région.
Préoccupés des derniers développements sociopolitiques dans ce pays et dans la perspective des élections présidentielles maintenues au 24 novembre 2019, l’institution sous régionale a décidé de l’envoi d’une mission de Chefs d’Etat et une mission d’observation de même que le renforcement de sa force (ECOMIB) en Guinée Bissau, afin d’aider au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
« La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ne peut tolérer la déstabilisation d’un Etat membre », a indiqué le président nigérien Mahamadou Issoufou. « La préservation de la paix dans notre sous région est une priorité absolue. Nous nous sommes engagés à travailler plus à la prévention des conflits qu’à leur résolution », a pour sa part souligné le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé qui avait œuvré lors du sommet de Lomé le 14 avril 2018 en sa qualité de président en exercice de l’organisation sous-régionale pour le dialogue entre les acteurs politiques en vue de parvenir à une feuille de route et la mise en place d’institutions de consensus.
Pour les chefs d’État de l’organisation ouest-africaine qui évoquent des « risques de guerre civile », il s’agit donc de faire « face aux défis avant, pendant, et après les élections ».
En Guinée Bissau, le gouvernement d’Aristides Gomes, limogé par le président mais soutenu par la communauté internationale, estime que l’ECOMIB participe à la sécurité et la stabilité du pays. Elle est en revanche très critiquée par le candidat de l’opposition du MADEM, Umaro Sissoko Embalo, et par le Premier ministre qui vient de démissionner, Faustino Imbali pour qui l’ECOMIB est devenue une « force d’occupation ».
A cette session de Niamey, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO a également saisie l’occasion pour passer en revue le contexte économique et la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’espace sous régional notamment le cas de la fermeture des frontières entre le Nigeria et les pays voisins. Des recommandations ont été formulées à ce sujet.
David S.