Alors que la coalition des 14 partis politiques de l’opposition continue de réclamer sa recomposition, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) quant à elle, poursuit ses activités selon son chronogramme. Après l’installation des différents membres des Commissions électorales locales indépendantes (CELI) du 18 au 23 août 2018, l’institution chargée de l’organisation des élections a procédé ce vendredi 31 août au lancement d’une mission de reconnaissance et d’actualisation des Centres de recensement et de vote (CRV). Objectif, établir une cartographie électorale actualisée pour les prochaines échéances électorales.
Cette opération d’actualisation s’étendra jusqu’au 08 septembre prochain sur toute l’étendue du territoire national sous la conduite des agents enquêteurs membres des CELI.
Le but, selon le Président de la CENI, Pr. Kodjona KADANGA, est d’actualiser les données spécifiques des CRV, de confirmer la localisation des CRV dans les différentes localités, cantons et communes, de se prononcer si nécessaire sur la délocalisation et le désengorgement de ces centres et de déterminer avec exactitude les lieux publics et privés pouvant les abriter. Il s’agit également d’identifier et de caractériser de nouveaux sites éligibles en CRV et d’aider à la mise en place de la cartographie électorale.
Les agents enquêteurs auront à visiter à cet effet, toutes les localités, villes, villages, quartiers, hameaux, fermes du pays. Parallèlement à cette activité, la CENI annonce le démarrage le lundi 03 septembre prochain, de la formation des formateurs dans le cadre du recensement électoral.
De son côté, la coalition de l’opposition ne cesse de dénoncer une « reprise unilatérale des travaux à la CENI ». Dans un mémorandum publié il y a quelques semaines et envoyé aux facilitateurs Nana Akufo-Ado du Ghana et Alpha Condé de la Guinée, les leaders de la coalition avaient à propos du volet relatif au « renforcement du processus électoral », proposé une série de mesures dont : la recomposition paritaire de la CENI entre les deux protagonistes de la crise, la désignation de commun accord d’une personnalité neutre pour présider la CENI, la relocalisation des CELI au niveau de la Commune et non de la Préfecture, la composition paritaire des CELI de même que des Centres et Bureaux de recensement et des Centres et Bureaux de vote entre autres.
Ces partis de l’opposition sont toujours dans l’attente de la CEDEAO afin qu’un chronogramme consensuel soit établi pour une mise en œuvre des recommandations de l’institution sous régionale. Ce vendredi 31 août sur une radio de la place, la coordinatrice de la coalition a estimé que la CENI ne fonctionne pas de manière indépendante. Pour Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, les élections vers lesquelles le régime en place « continue de courir » ne règleront en rien la crise, mais « au contraire, elle va rebondir ». « Il faut revoir la CENI pour qu’elle soit effectivement paritaire dans sa composition, prendre des mesures pour qu’elle fonctionne de manière indépendante », a-t-elle souligné.
Il faut rappeler que c’est au lendemain de la publication de la feuille de la CEDEAO, que la CENI a annoncé la reprise de ses activités. Dans ses recommandations, la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO avait en effet invité le gouvernement à procéder à la révision intégrale du fichier électoral en vue de l’organisation des prochaines élections législatives. La date du 20 décembre 2018 a été fixée pour la tenue desdites élections.
David