Face à la presse ce mardi à Lomé pour faire le point des derniers développements de l’actualité sociopolitique au Togo, la Coalition des 14 partis de l’opposition a estimé que le régime de Faure Gnassingbé a mis en échec le règlement pacifique de la crise sociopolitique qui secoue le pays depuis plus d’un an.
Pour soutenir ce constat, les responsables de la coalition évoquent « les machinations entreprises depuis le début du dialogue par le pouvoir togolais pour ne pas appliquer les recommandations de la CEDEAO ». Menace et agression des responsables et militants de l’opposition par « les milices du pouvoir », nouvelles arrestations des militants de l’opposition et refus de libérer les personnes en détention comme recommandé par la CEDEAO, sont entre autres raisons avancées par les leaders de la coalition.
Selon la coalition, le dernier fait en date est le « Le passage en force des députés RPT/UNIR à l’Assemblée nationale ce lundi 22 octobre », ce qui pour elle, confirme la volonté du régime de violer les décisions du Comité de suivi de la CEDEAO telles que préconisées par la feuille de route.
« Au lieu de soumettre à l’Assemblée nationale la liste de la coalition conformément à la procédure de scrutin de liste plurinominale, le président de l’Assemblée nationale a, dans un tohu-bohu général, proclamé quelques noms et clôturé la séance », lit-on dans une déclaration de la Coalition.
Cette sortie médiatique intervient en effet au lendemain de la grosse mésentente au sujet de la désignation des membres de l’opposition parlementaire pour la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
En effet, après les débats houleux du mardi 09 octobre dernier au sujet de la désignation des membres de l’opposition parlementaire devant siéger à la CENI dans la perspective des prochaines élections au Togo, les députés se sont de nouveau retrouvés ce lundi 22 octobre l’Assemblée nationale, sans pour autant parvenir à régler le grand problème qui se pose au niveau du maintien du siège de l’Union des Forces du Changement (UFC) à la CENI au titre de l’opposition parlementaire.
C’est finalement dans une ambiance surchauffé et dans un déchirement total que les députés du pouvoir et ceux de l’UFC ont procédé à l’élection de quatre (04) des cinq (05) représentants qui doivent siéger à la CENI au titre de l’opposition parlementaire. Ceci, en attendant que le comité de suivi de la mise en œuvre des recommandations de la CEDEAO ne règle le problème de la représentativité de l’UFC à la CENI.
Sans écarter la possibilité de reprendre les manifestations de rue, la coalition dénonce un passage en force du parti au pouvoir et martèle qu’aucun de ses représentants à la CENI ne prêtera serment devant la Cour Constitutionnelle si l’unique siège restant n’est pas attribué à son dernier représentant à savoir Francis Pédro AMUZUN.
« A ce jour, est-ce que l’Assemblée nationale a nommé les 8 représentants ou pas ? La réponse est non. Il y a une violation par l’Assemblée nationale qui reçoit ses ordres du gouvernement, lui-même piloté par l’actuel chef de l’Etat. C’est tout. Mener un autre débat, c’est tombé dans le piège de la diversion », a déclaré la coordinatrice de la coalition, Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson.
Sur le sujet, le Comité de suivi de la mise en œuvre des recommandations de la CEDEAO est déjà saisit et sa décision est attendue dans les prochains jours.
A la session du mardi 09 octobre, le Parlement avait déjà élu les 3 autres représentants de la Coalition au titre des partis extraparlementaires et de la Société civile. Il s’agit notamment du Parti National Panafricain (PNP), de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) et de l’Association pour la Promotion de l’Etat de Droit au Togo (APED-Togo) au titre de la société civile.
Cris DADA