Les travaux de la conférence parlementaire de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique se sont ouverts ce jeudi 19 janvier à Lomé.
C’est la présidente de l’Assemblée nationale du Togo, Mme Yawa Djigbodi Tsègan qui a donné le ton au démarrage des activités de cette rencontre internationale qui vise essentiellement à identifier les moyens par lesquels les parlementaires pourraient renforcer leur engagement avec les jeunes et les organisations de la société civile dans la prévention de l’extrémisme violent.
Les assises sont organisées conjointement par le Bureau des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNOCT) et l’Assemblée nationale du Togo en collaboration avec l’Union parlementaire africaine, le Comité interparlementaire du G5 Sahel, et le Conseil de la Choura de l’État du Qatar.
Elles connaissent la participation de 250 personnes dont une dizaine de présidents d’assemblées parlementaires, des représentants des parlements nationaux des États d’Afrique, des organisations non gouvernementales de jeunes et des organisations de la société civile, des représentants des agences du Système des Nations Unies et des organisations internationales.
L’ouverture a été marquée par plusieurs interventions dont celles de M. Seyni Oumarou, Président de l’Assemblée nationale du Niger et Représentant de la Présidence du Comité interparlementaire du G5 Sahel, de Saad bin Ahmed Al-Mesned, membre du Conseil de la Shura de l’Etat du Qatar, de M. Mauro Miedico, Directeur adjoint, Bureau de la lutte contre le terrorisme des Nations Unies, et celle de Mme Mabel M. Chinomona, Présidente de l’Union parlementaire africaine et Présidente du Sénat du Zimbabwe.

« Ceux qui portent les armes contre nos compatriotes sont des jeunes à la fleur de l’âge. S’ils ne sont pas à l’origine du phénomène, ils en sont le bras armé. Quand, on s’interroge sur le cheminement qui a conduit les jeunes aux graves extrémités auxquelles ils sont arrivés, la réponse à cette question n’est pas aisée, tant plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte. D’abord, les défaillances des menus structurels de notre système éducatif, surtout en milieu rural, l’exacerbation de la pauvreté ou le développement rapide du chômage des jeunes, aggravé par l’inadéquation entre le poids démographique et celui de l’économie. En zone rurale, il est constaté que les recrues des terroristes sont, principalement, des jeunes désœuvrés à partir de fausses promesses, d’un rêve d’un lendemain meilleur immédiat, avec en prime la bénédiction de Dieu », a déclaré Seyni Oumarou, président de l’Assemblée nationale du Niger et représentant le Comité interparlementaire du G5 Sahel.
Il a estimé que les programmes et projets les concernant se doivent d’être plus innovants que par le passé.
« Les meilleures façons de responsabiliser les jeunes face au terrorisme est de les préparer à résister mieux aux chants des sirènes des démagogues qui s’en servent comme des chairs à canon. Il nous faut, aujourd’hui, proposer aux jeunes des alternatives, en les impliquant à tous les niveaux. Donner à nos enfants une éducation adaptée aux besoins et réalités de nos sociétés, faire des investissements massifs pour l’entreprenariat des jeunes, avec pour vocation de réduire leur inactivité et vulnérabilité, conditions qui les poussent au désespoir, entrainant des conséquences fâcheuses pour leurs communautés et l’Etat », a-t-il ajouté.
Dans son intervention, la Présidente de l’Assemblée nationale du Togo a relevé la pertinence d’associer les parlements à la dynamique de recherche de solutions concertées contre le fléau du terrorisme. Mme Yawa Tsègan a également souligné les défis auxquels le continent africain essaye de trouver des solutions : la modernisation de l’économie, le développement des infrastructures sociales, éducatives et culturelles, le financement et la potentialisation du secteur privé, l’intensification de ses échanges avec les autres nations du monde, la création d’emploi pour la jeunesse, la promotion et l’autonomisation de la femme entre autres.

Elle a par ailleurs salué l’engagement constant du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé en faveur de la recherche de la paix et de la fraternité entre les nations, et de relever que les actions isolées des principaux acteurs ne peuvent être efficaces, et que seules des actions solidaires, concertées et cohérentes sont significatives et porteuses d’espoir.
« A ce titre, je me réjouis de cette convergence d’actions multi-acteurs : système des Nations-Unies, organisation mondiale et organisation continentale des parlements nationaux, réuni pour rechercher les voies et moyens permettant d’endiguer cette menace. A travers ce cadre d’échanges, nous tenterons d’apporter de mettre en place une synergie de réponse collective de lutter contre le terrorisme avec toute la vigueur et la rigueur qu’elle emprunte de notre détermination à bâtir une communauté de destin harmonieux », a indiqué Mme YawaTsègan.
Il faut souligner que cette conférence fait suite aux assises organisées en mars 2022 à Doha au Qatar par l’UNOCT pour faire face aux menaces émergentes en Afrique. Le deuxième et dernier jour de ces assises sera consacré au groupe de travail parlementaire de lutte contre le terrorisme pour l’Afrique.
David S.