La coalition des 14 partis de l’opposition togolaise vient de réagir par rapport au communiqué conjoint de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union Africaine (UA) et du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS). Dans une déclaration rendue publique ce jeudi, ces partis de l’opposition affirment avoir pris connaissance « avec beaucoup d’étonnement et d’indignation » du communiqué de ces trois institutions.
Pour ces partis de l’opposition, il s’agit d’un communiqué qui manque de cohérence. « La coalition souligne l’incohérence de ce communiqué qui demande d’une part au gouvernement de fixer une date pour l’organisation du référendum, approuvant ainsi l’approche d’une solution aux conséquences chaotiques pour le Togo, d’autre part à tous les acteurs politiques togolais de poursuivre le dialogue sur cette question importante de manière pacifique conformément aux aspirations légitimes du peuple togolais, restant ainsi dans la ligne de l’appel du Secrétaire Général des Nations Unies et de la position de l’Union Européenne, de la France, des USA et de l’Allemagne à travers leur représentation au Togo », ont-ils soutenu.
La coalition a par ailleurs indiqué qu’en tout état de cause, elle poursuivra avec détermination ce qu’elle appelle « la lutte de libération » aux côtés du peuple togolais.
Hier mercredi, la CEDEAO, l’UA et l’UNOWAS ont affiché leur position au regard de la crise sociopolitique qui secoue actuellement le Togo. Dans un communiqué, les trois institutions avaient en effet invité le Gouvernement togolais à fixer une date pour l’organisation du référendum sur le projet de loi constitutionnelle récemment voté à l’Assemblée nationale.
Les trois organisations qui disent prendre acte en particulier de l’adoption du projet de loi constitutionnelle visant à modifier les articles pertinents de la Constitution togolaise, estiment qu’il s’agit d’ « une étape importante pour mettre le Togo en conformité avec les normes démocratiques reflétant les meilleures pratiques en Afrique de l’Ouest ».
Elles ont par conséquent encouragé l’opposition à « saisir cette occasion pour faire avancer les réformes constitutionnelles » dans le pays.
« La CEDEAO, l’UA et l’UNOWAS font appel à tous les acteurs politiques togolais pour poursuivre le dialogue sur cette question importante de manière pacifique, conformément aux aspirations légitimes du peuple togolais. Les trois organisations demandent à tous les acteurs de faire preuve de retenue afin de préserver la paix et la cohésion dans le pays car le Togo est leur patrimoine commun », précise également la note.
Il faut signaler que le vote de ce projet de loi du gouvernement a été boycotté par les députés de l’opposition parlementaire. Le texte prévoit entre autres, la limitation du mandat présidentiel à deux, de même que les élections à deux tours entre autres. Des réformes jugées insuffisantes par l’opposition qui exige le retour pur et simple à la Constitution de 1992 avec la mention « En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats », autrement dit, le départ immédiat de l’actuel Chef de l’Etat Faure Gnassingbé. De nouvelles manifestations sont organisées depuis hier mercredi à Lomé et dans plusieurs autres localités du pays.
Cris DADA