L’Union des Forces de Changement (UFC) est sortie de son mutisme pour s’exprimer sur les sujets relatifs à l’actualité sociopolitique au Togo. Face à la presse ce mardi 30 octobre à son siège Lomé, le parti de Gilchrist Olympio a encore une fois clamé sa légitimité d’être représentée à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) au titre de l’opposition parlementaire, avant de déplorer ce qu’il appelle « l’attitude obscurantiste et négationniste » d’une bonne partie de la classe politique nationale qui selon lui, s’est employée depuis quelques semaines à lui contester contre toute évidence, son statut de parti de l’opposition.
La conférence de presse a été animée par des cadres du parti entre autres les conseillers André Johnson, Isaac Tchiakpé et Dr Folly Ekoué Gadah et l’ancienne Ministre Mme Dinah Wilson, (responsable des femmes).
Au sujet de problème relatif à la représentation de l’UFC à la CENI, ils ont expliqué que le fait pour la Coalition des 14 partis de l’opposition de considérer que la désignation des huit (08) représentants à la CENI lui revient, est une grave entorse aussi bien à l’article 15 du code électoral qu’à la lettre du communiqué issu de la 2ème réunion du Comité de suivi de la mise en œuvre des recommandations de la CEDEAO.
« L’UFC est un parti d’opposition et ce positionnement à l’Assemblée nationale est conforme aux dispositions de la loi qui détermine le statut juridique de l’opposition », a indiqué Isaac Tchiakpé. « L’UFC en 2013 comme en 2015, avait déjà siégé en qualité de représentant de l’opposition parlementaire lors des élections législatives et présidentielles Au surplus, l’UFC ne s’est toujours pas alignée sur les votes du parti au pouvoir. Notre parti, en certaines occasions, a voté solidairement avec les autres partis de l’opposition qui constituent aujourd’hui la coalition », a-t-il ajouté.
Toutefois, la formation politique de Gilchrist Olympio n’écarte pas l’idée d’un éventuel départ de la CENI si la CEDEAO le lui demande. « Si aujourd’hui, la commission de la CEDEAO débarquait à Lomé et disait : toute considération faite, vous de l’UFC vous n’êtes pas un parti de l’opposition parlementaire ou vous l’êtes, mais nous vous dénions votre place à la CENI ; nous vous rassurons que l’UFC démissionnera tranquillement de cette CENI », a fait savoir le Dr Folly Ekoué Gadah.
La Coalition de l’opposition avait en effet adressé au Président de l’Assemblée nationale pour le compte de la CENI, une liste exclusive de huit (08) personnes sans aucun responsable de l’UFC qui en qualité de parti parlementaire, estime avoir également le droit d’être représenté au sein de l’institution chargée de l’organisation des élections au Togo.
Les responsables de l’Union des Forces de Changement ont saisi l’occasion de cette sortie médiatique pour réitérer à l’endroit de l’opinion et de la classe politique, son choix de participer aux prochaines élections législatives et locales. Ils ont par conséquent appelé leurs militants à aller massivement voter le jour du scrutin pour le renouvellement de la classe politique togolaise. Le parti « jaune » a par ailleurs exhorté tous les acteurs politiques du pays à la modération, à la tolérance sociale, au respect des différences, conditions nécessaires pour une stabilisation de la vie politique du pays.
L’UFC qui a signé depuis 2010, un accord avec le parti au pouvoir Union pour la République (UNIR), estime toujours que dans le contexte du Togo, seule une « approche négociée du pouvoir » peut permettre pacifiquement l’alternance politique dans le pays.
Le Togo, faut-il le rappeler, est secoué depuis août 2017 par une crise sociopolitique née des revendications de l’opposition qui réclame des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales. Les prochaines élections législatives et locales sont prévues en décembre 2018.
David