Lutte contre les conflits liés à la transhumance transfrontalière : Des organisations...

Lutte contre les conflits liés à la transhumance transfrontalière : Des organisations pastorales en conclave à Lomé

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Une vue des participants à la rencontre

Lomé la capitale togolaise accueille depuis ce mardi 29 octobre, une rencontre régionale des organisations pastorales des pays côtiers et celles des pays sahéliens avec pour objectif, partager et capitaliser les expériences, les approches de préventions en matière de gestion des conflits en lien avec la mobilité pastorale dans les zones d’accueil de transhumance transfrontalière dans la sous région ouest africaine.

Cette rencontre prévue pour durer trois jours, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Composante 1 du Projet Elevages et Pastoralisme Intégrés et Sécurisé en Afrique de l’Ouest (PEPISAO) piloté par le Comité Permanent Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) sur financement de l’Agence Française de Développement (AFD).

Les travaux ont été ouverts par le point focal du CILSS au Togo, M. Julien Otchotcho, représentant le ministre de l’agriculture, de la production animale et halieutique. Il avait à ses côtés, le Directeur de l’élevage du Togo, M. Komlan Batawi, le Coordonnateur régional du PEPISAO au niveau du CILSS, M. Assoumane Moussa et l’assistant technique Elevage et pastoralisme à la Commission de la CEDEAO, M. Soulé Bio Goura.

Le point focal du CILSS au Togo a expliqué que la mobilité de l’élevage reste en effet confrontée à plusieurs défis notamment la difficulté d’accès aux ressources entrainant des conflits parfois extrêmement violents.

« Cette situation est encore aggravée par la montée de l’insécurité dans le Sahel qui modifie sensiblement la trajectoire des déplacements des éleveurs sans que les pouvoirs publics et les organisations professionnelles ne parviennent toujours à faire émerger de nouvelles formes adaptées de gouvernance des ressources et d’aménagement concerté des espaces pastoraux », a ajouté Julien Otchotcho. Il a salué l’engagement de la CEDEAO et de l’UEMOA pour assurer l’orientation politique de cet important projet, et le CILSS pour en assurer une coordination technique afin que la transhumance ne soit plus rejetée par certains pays, mais plutôt intégrée comme une activité génératrice de revenus au profit non seulement des acteurs des pays de départ, de transit, mais aussi de ceux des pays d’accueil.

Le Coordonnateur régional du PEPISAO a pour sa part souligné que le projet fait des échanges d’expériences, un axe central de son intervention et ce besoin de partage et de capitalisation d’approches d’intervention autour des conflits s‘avère nécessaire au regard de l’environnement sécuritaire et conflictuel en constance évolution. Ce qui selon lui, justifie la difficulté pour les Etats et pour les institutions sous régionales à coordonner les différents mécanismes de gestion et prévention de conflits autour de l’accès aux ressources naturelles.

M. Asoumane Moussa s’est de ce fait réjoui de l’organisation de la rencontre de Lomé à l’issue de laquelle, une base d’informations sur les différentes approches, mécanismes et modes de prévention de conflits sera mise en place de même qu’un réseau pour renforcer le partage des expériences et les visites d’échanges entre les organisations pastorales des pays sahéliens et côtiers.

Mis en œuvre dans l’ensemble des 15 pays de la CEDEAO,  le PEPISAO vise à réduire les conflits liés au pastoralisme à travers la construction d’une vision régionale partagée sur les différents modes d’élevage ruminant. Il a été conçu pour renforcer la résilience des populations et contribuer au développement économique et social de la région.

Il faut souligner qu’en Afrique de l’ouest, le pastoralisme concerne selon les statistiques, 73,7 millions de bovins, 110,3  millions d’ovins, 157,1 millions de caprins, 4,6 millions de camelins et est une source d’emploi et de revenus pour plus de 25 millions de personnes essentiellement dans les pays sahéliens. L’élevage contribue de plus en plus à la formation du PIB régional à hauteur de plus de 5 % et à celui du secteur agricole à plus de 25 %.

David SOKLOU