« Togolais viens, bâtissons la cité ». Plus que des mots ces vers de l’hymne national Togolais doivent interpeller chaque citoyen à s’investir pour faire du Togo un pays prospère, un pays où il fait bon vivre, un pays où tous les habitants peuvent vivre aisément et convenablement. Malheureusement ces vers dont le sens est profond, n’est que du verbiage pour certains togolais, qui de par leurs actes inciviques, sapent complètement les efforts fournis par le gouvernement en ce qui concerne la volonté d’assainir les grandes villes à travers des infrastructures modernes. Il est désormais donc temps que le fouet prenne la place des mots.
Il n’est en effet de secret pour personne que le visage de la ville de Lomé connait depuis quelques années, une nette amélioration, grâce aux nouvelles infrastructures urbaines, fruit des efforts du gouvernement togolais, appuyé par ses partenaires en développement. Au même moment, des riverains bénéficiaires de ces infrastructures, celles destinées à l’assainissement notamment, en font une mauvaise gestion, entrainant ainsi des conséquences désastreuses, conséquences pour lesquelles le gouvernement est souvent tenu pour responsable.
Mauvaise gestion des infrastructures d’assainissement : Etat des lieux
Nouveaux caniveaux, collecteurs et bassins de rétention d’eaux pluviales, sont notamment les infrastructures d’assainissements mis en place par le gouvernement afin de réduire les risques de catastrophes naturelles et les inondations dans certaines zones.
« Certains de nos concitoyens ne perçoivent pas le rôle fondamental des ouvrages d’assainissement. Ainsi ils font des canalisations illicites pour le déversement des eaux usées directement dans les caniveaux, ou encore chargent ces eaux avec des déchets et ordures ménagères », regrette Edjam-Etchaki Bassimsouwé, Chef division urbanisme et dressage à la Direction des services techniques de la ville de Lomé.
Ce constat du N°2 de la Voirie de Lomé, est conforté par les avis de plusieurs usagers, qui ont d’ailleurs avoué leur désarroi à la vue de certains comportements des citoyens togolais.
C’est vrai qu’il y a des zones vulnérables aux inondations, poursuit-il, mais malheureusement c’est dans ces zones qu’il y a des comportements inciviques.
« Ces pratiques font dépenser le gouvernement à coût de milliards dans le curage et l’entretien des infrastructures, afin de donner de meilleures conditions de vie aux populations, en période de pluie surtout », constate non sans raison Djanyi Yaovi, chef division propriété foncière à la délégation spéciale de la préfecture du Golfe.
Pour ce dernier, cet état de choses est dû au fait que la population a tendance à croire que la route appartient à l’Etat et de ce fait, elle peut l’utiliser comme elle le souhaite car l’Etat viendra s’occuper de son entretien.
Toutefois la véritable source de toute cette anarchie dans l’utilisation de ces infrastructures réside dans le manque de prise de conscience de chaque citoyen dans son rôle de constructeur chacun pour sa part, au développement du Togo.
De la nécessité d’une prise de conscience à la mise en œuvre de nouvelles stratégies contre ce fléau
Au-delà de la mauvaise gestion des infrastructures urbaines, les Togolais ont vite fait de se démarquer dans différents actes de non-respect de simples comportements qui vont aussi bien dans leur avantage que dans celui de la Nation toute entière.
Le gouvernement dans son rôle régalien, n’a pour sa part pas ménagé des efforts pour amener les togolais à prendre conscience des conséquences néfastes de la mauvaise utilisation des infrastructures d’assainissement. En ce sens, des séminaires de sensibilisation des acteurs impliqués dans la gestion des ouvrages réhabilités ou réalisés, ont été organisés dans le cadre du Projet d’Urgence de Réhabilitation des Infrastructures et des Services Electriques (PURISE).
L’objectif de ces séminaires étant de réfléchir sur les moyens de rendre pérennes et plus productif ces ouvrages.
« Le gouvernement et les partenaires des réalisations du PURISE veulent aller plus loin que les satisfactions immédiates. Ils veulent arriver à préserver les ouvrages de toute détérioration prématurée », a laissé entendre le ministre en charge de l’Urbanisme, de l’Habitat et du cadre de vie Fiatuwo Sessénou, lors d’une récente rencontre avec les professionnels des médias.
Pour ce dernier, la gestion efficiente des infrastructures urbaines est « une science à maitriser tant par les responsables et agents des services techniques des municipalités, que par les professionnels des médias, afin de maintenir cette veille nécessaire à la sauvegarde de nos infrastructures, même au-delà du PURISE.
Comme autre solution à cette situation, le chef division urbanisme et dressage à la Direction des services techniques de la ville de Lomé propose en plus de la sensibilisation une communication plus efficace, et que l’administration prenne en compte la perception de la chose à la base.
« Je vois qu’une communication à double sens à mon avis sera efficace. Et si on veut pérenniser les infrastructures, les médias doivent jouer un rôle très important depuis la conception jusqu’à la réalisation des ouvrages, pour que tout le monde ait la même perception des risques auxquels nous sommes exposés, de la meilleure utilisation des infrastructures. Cela doit se faire avec les spécialistes de la communication », a-t-il lancé à l’endroit des professionnels des médias appelés à jouer leur partition.
Tous ces efforts, et propositions de solutions semblent cependant ne pas porter de fruits, et ce parce que les comportements des riverains ne changent pas vis-à-vis de la gestion de ces infrastructures, malgré les campagnes de sensibilisation de proximité, et l’implication des médias pour cette cause.
« Le fouet est pour le cheval, le mors pour l’âne, et la verge pour le dos des insensés », dit la bible. Il serait donc temps que le gouvernement durcisse le ton en sévissant, sans aucune faveur, contre les récidivistes qui se laisseraient aller à des égards de comportements. L’heure est au changement et chaque togolais doit y travailler pour bâtir la belle cité togolaise.
Joseph A