Dans le cadre de la mise en œuvre de la phase III du Programme Formation Professionnelle et Emploi des Jeunes (ProFoPEJ), l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE) a réalisé avec l’appui de la Coopération allemande GIZ, une étude sur les métiers porteurs dans les villes de Kpalimé, Sokodé, Tsévié, Kara, Atakpamé et Dapaong. Les résultats de cette étude font l’objet d’une tournée de partage avec les principaux acteurs et les populations des villes concernées. Une délégation de l’ANPE conduite par son Directeur général Edmond Comlan Amoussou était dans ce cadre ce mardi 22 mai 2018 à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), où elle a partagé les résultats de cette étude avec les différentes couches socioprofessionnelles de la ville.
L’objectif général de cette étude est d’identifier les activités bien portantes, celles en difficultés et d’identifier les nouveaux métiers à développer pour répondre aux besoins des entreprises existantes dans les six villes, afin de fournir aux institutions partenaires dont l’ANPE, les chambres de métiers et du commerce des informations pour mieux orienter les jeunes à la quête d’un emploi et mieux identifier les difficultés des promoteurs afin de les accompagner.
Conformément à la définition retenue dans ce cadre, les résultats indiquent que seulement 8,1 % des activités sont bien portantes ; 54, 9 % sont déclarées suffisantes pour vivre durant une année sans exprimer un souhait de recrutement et 37, 0 % des activités en difficulté.
Selon les caractéristiques des activités au niveau des 6 villes, sur 6 370 entreprises d’activités commerciales, seulement 5,1 % sont bien portantes et 37,0 % sont en difficulté. En ce qui concerne les activités de fabrication, sur 5 992 activités, 11,0 % sont bien portantes et 36,3% en difficultés dans une moindre mesure. Pour les services d’hébergement et de restauration, sur 1023 entreprises seulement 9,0 % sont bien portantes tandis que 39,2 % sont en difficultés. En outre 42,8 % des promoteurs d’Activités génératrices de revenus (AGR) ont évoqué les difficultés de marketing commercial et 29,1 %, des difficultés de finances.
« Pour Kpalimé particulièrement, nos enquêtes ont pu révéler comme ailleurs, que plus de 50 % des entreprise sont malades. Et si elles sont malades, on ne peut pas créer l’emploi et que les gens exercent à 90% seuls, isolément. On ne peut pas envoyer des crédits et des services techniques sur ces entreprises et les contraintes ont été relevées », a déclaré le Directeur général de l’ANPE Edmond Comlan AMOUSSOU.
« Lorsqu’on a besoin de développer l’emploi, il faut connaitre la santé des entreprises qui sont sur le territoire togolais (…) ; Ces enquêtes nous permettent aussi d’anticiper en découvrant les métiers nouveaux et émergents comme techniciens d’irrigation, de traitement de déchets et autres, de revoir les curricula. Donc, voilà les éléments qui ont justifié l’étude et les quelques résultats qui nous permettent de faire des réformes en profondeur pour aider les maires, les préfets et les chefs à résoudre la question de l’emploi au plus proche du terrain et efficacement », a-t-il ajouté.
Au demeurant, cette étude a permis de dénicher déjà à Kpalimé, 20 emplois dans le secteur des métiers de bouche. L’ANPE entend avec le programme AIDE, faire des placements rapides. « Ça veut dire que tout est possible à condition de travailler les services publics pour dénicher les emplois là où ils se cachent, mais aussi profiter des dispositifs. C’est un devoir d’information, les jeunes doivent venir aux informations, nous poser des questions pour qu’on les aide mieux. Tout n’est pas rose, mais il y a des possibilités », a conclu M. AMOUSSOU.
Le Préfet de Kloto, Bertin Koku ASSAN a fait savoir que les principales conclusions et recommandations de cette étude permettront d’améliorer la formulation et la mise en œuvre des politiques de développements et d’apporter des réponses idoines aux entreprises en difficultés pour accroitre la création de richesses dans les localités de Kpalimé.
Après Kpalimé, la délégation de l’ANPE sera à Tsévié jeudi prochain, puis à Dapaong en mi-juin 2018.
De notre correspondant à Kpalimé, Mensah ASSOGBAGUE