Le monde scolaire est malheureusement toujours en ébullition au Togo. De nombreux élèves sont encore descendus dans les rues de plusieurs localités du pays depuis ce lundi 06 Mars pour réclamer leurs enseignants de nouveau en grèves. Depuis ce lundi en effet, les enseignants membres de la Coordination des Syndicats de l’Education du Togo (CSET) sont de nouveau en grève pour trois jours de même que ceux de la Fédération des Syndicats de l’Éducation Nationale (FESEN) de 48 heures toujours à compter de ce lundi.
Les cours ont été encore une fois paralysés dans les établissements depuis ce lundi. Dans leur manifestation de colère pour déclamer les enseignants, certains élèves iront jusqu’à déloger leurs camarades des autres établissements notamment ceux du privé.
Le ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Réforme Administrative, estime ne pas comprendre les réelles motivations des enseignants grévistes. Interrogé sur une radio de la place, Gilbert BAWARA n’a pas hésité de laisser entendre : « J’ai de la peine à appréhender les réelles motivations et objectifs de certaines personnes, aussi bien les responsables syndicaux que les enseignants. Quelles sont leurs motivations ? Prendre le système éducatif en otage ? Amener les élèves à la violence ? Amener les parents d’élèves à la violence ? C’est de faire quoi ? ».
Le ministre Gilbert Bawara ira plus loin en affirmant avoir l’impression qu’il y a un certain nombre de gens qui n’ont plus leur place dans l’enseignement. « Si les gens ont d’autres motivations, qu’ils n’utilisent pas l’éducation pour les assouvir, qu’ils ne prennent pas les enfants en otage. Les incitations à la violence n’ont pas leur raison d’être dans nos établissements. Le métier d’enseignant est un métier très difficile et répond à des exigences très particulières. Un enseignant qui dit que les cours programmés aux jours de grève sont considérés comme avoir été faits, en réalité celui-là n’a pas sa place dans l’enseignement », a-t-il fait savoir.
En effet, ces nouveaux mouvements de grève interviennent à peine trois jours après la fin des travaux du Groupe de Travail sur le secteur éducatif mis en place par le gouvernement le 18 Janvier dernier en vue de trouver des solutions durables à la crise qui secoue depuis un certain temps, le secteur de l’éducation.
Cependant, l’on doit remarquer que le contenu du relevé de conclusion issu de ce groupe de travail n’a pas visiblement calmé les enseignants. Le groupe de travail avait lancé un appel pressant à tous les enseignants et aux organisations syndicales d’observer une trêve de deux semaines en attendant la réponse du gouvernement aux revendications des enseignants.
Ces derniers réclament entre autres : l’abrogation du corps des enseignants auxiliaires et leur reversement dans le corps des fonctionnaires de l’enseignement, l’indemnité de logement pour le personnel de l’éducation et pour toute la carrière, la prime de travail de nuit et la prime de salissure (en attendant l’adoption du statut particulier ) et la résolution définitive du problème de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
Selon le ministre Gilbert Bawara, tous ces points ont fait l’objet de discussions au cours des travaux du Groupe de travail qui a par ailleurs recommandé aux autorités de communiquer aux enseignants dans les meilleurs délais, la suite réservée à une autre demande qui est relative à la revalorisation de la prime d’incitation à la fonction enseignante en attendant l’adoption du statut particulier de l’enseignant dans les six prochains mois.
L’un des engagements pris par le gouvernement à l’issue de plusieurs jours de négociations au sein du Groupe de travail est l’adoption de ce statut particulier de l’enseignant avant la prochaine rentrée scolaire. Le gouvernement a en outre souligné qu’environ 13.000 enseignants auxiliaires ont eu leur acte de nomination dans la fonction publique avec effet à compter du 1er janvier 2017. Pour ce qui concerne les cotisations et prélèvements, il a été demandé aux enseignants et aux ayants droits d’entamer des démarches individuelles auprès de la Caisse des retraités, de la CNSS et du ministère de l’économie et des finances. Autres acquis, des règles ou dispositions qui seront fixées avec des procédures quant aux questions relatives aux mutations dites « punitives » souvent dénoncées par les enseignants, surtout les responsables syndicaux.
C’est à dire que des efforts sont faits mais les enseignants semblent vouloir maintenir la pression sur le gouvernement pour parvenir à la satisfaction de la totalité de leurs revendications dans la mesure où la trêve de deux semaines, proposée par le Groupe de travail a été rejetée. Pour sa part, le gouvernement ne compte pas laisser prospérer ces grèves et perturbations qui selon lui, auraient pour conséquence de mettre à genou le système éducatif togolais.
Pour le moment une chose est sûre, les perturbations observées vont avoir des effets sur le calendrier scolaire établi et les activités pédagogiques au programme. Vivement que de l’eau soit mise dans les vins et que le dialogue prenne le pas pour qu’une solution soit trouvée afin que les élèves retrouvent véritablement le chemin des classes pour une bonne fin d’année scolaire.
David