A l’appel de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, des milliers de femmes en noir pour la plupart, sont descendues ce samedi 20 janvier dans les rues de Lomé pour manifester leur colère contre le pouvoir de Faure Gnassingbé.
Cette marche dite des femmes vient en soutien à celles qu’organise l’opposition depuis plus de quatre mois déjà pour réclamer des réformes politiques notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral, le « déverrouillage » des institutions de la république, la libération des détenus politiques et le vote des togolais de l’étranger entre autres.
Parties de plusieurs points de la capitale avec des chants et slogans hostiles au pouvoir de Faure Gnassingbé, ces femmes au rang desquelles la coordinatrice de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, Brigitte Adjamagbo Johnson et la vice-présidente de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Me Isabelle Manavi Améganvi, ont parcouru plusieurs artères de la capitale avant de se retrouver au point de chute où un meeting a été tenu.
Beaucoup sont munies d’ustensile de cuisine notamment des marmites ou casseroles vides avec lesquelles elles ont fait du bruit comme pour exprimer les difficultés qu’elles traversent quotidiennement pour subvenir aux besoins de leurs familles.
« Ça ne va pas au pays. Au marché, nous n’arrivons pas à vendre pour faire des recettes. C’est également difficile pour nos maris. Vraiment il faut que les choses changent dans ce pays. Nous ne voulons plus de ce régime. Oui, il faut que les choses changent dans ce pays », nous a confié dans la foule, une manifestante toute en sueur avec un sifflet dans la bouche.
« Nous avons faim, nos enfants n’ont pas de travail, nous souffrons trop. Voilà pourquoi je suis sortie aujourd’hui pour dire NON, ça suffit …», a lancé une autre manifestante.
Depuis août 2017, le Togo est plongé dans une crise sociopolitique avec des manifestations de l’opposition à Lomé et dans plusieurs autres localités de l’intérieur du pays. Le dialogue politique annoncé par le Gouvernement tarde à s’ouvrir, tant que les protagonistes ne parviennent pas à s’accorder sur les conditions de sa tenue et la forme qu’il devra prendre.
Les Chefs d’Etat guinéen Alpha Condé et ghanéen Nana Akufo-Addo continuent de jouer leur rôle de médiateur dans cette crise qui ne cesse d’inquiéter plus d’un.
Cris DADA
