La Coalition des 14 partis politiques de l’opposition aborde une nouvelle phase de sa lutte en faveur de l’alternance politique au Togo. Face à la presse ce mercredi à Lomé, les leaders de la C14 ont annoncé leur volonté de reprendre les manifestations de rue le 12 janvier prochain. Occasion pour ce regroupement de l’opposition de lancer un appel à tous les togolais à s’inscrire dans un grand mouvement pour la libération nationale.
« La marche du 12 janvier doit être une marche mémorable, mémorable par son intensité mais aussi mémorable par sa couverture. Elle doit aller au-delà des chefs-lieux et se tenir aussi dans les villages où les populations ont montré courageusement qu’elles ne veulent plus de ce régime. C’est une nouvelle phase que nous amorçons nous sommes certains qu’elle nous conduira au succès », a en effet indiqué Mme Brigitte Kafui Adjmagbo-Johnson, coordinatrice de la coalition de l’opposition.
L’opposition maintient et compte enrichir sa stratégie de marche qui selon elle, porte des fruits. Pour Brigitte Kafui Adjmagbo-Johnson, le bilan des manifestations menées depuis le 19 août 2017 (date du renforcement de la contestation du pouvoir de Faure Gnassingbé) jusqu’à ce jour est positif, ceci grâce à la mobilisation et la détermination du peuple togolais qui lutte pour l’alternance politique.
La C14 réclame avant l’organisation de toute élection, des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales, la libération des détenus arrêtés dans le cadre des manifestations politiques, le retour des réfugiés politiques et la levée de l’état de siège dans plusieurs localités du pays.
Au sujet des législatives du 20 décembre dernier auxquelles elle avait appelé au boycott, la Coalition a accusé la CEDEAO d’avoir apporté son appui à un « coup de force électoral au Togo », et pour avoir mis fin lors de sa dernière session du 22 décembre tenue à Abuja au Nigeria, au mandat des deux facilitateurs, au moment même où les questions de réformes à l’origine de la crise togolaise ne sont pas encore réglées.
« Cette façon étrange de clôturer le dossier togolais est d’autant plus scandaleuse que les représentants de la CEDEAO ont été témoins de graves brutalités et de l’état de terreur instauré par les forces de défense et de sécurité avant et pendant la mascarade électorale ainsi que la militarisation à outrance toujours effective dans les préfectures », indique la coalition dans sa déclaration liminaire lue lors de la conférence de presse
Selon Jean Pierre Fabre, chef de file de l’opposition et président national de l’ANC (parti membre de la coalition), ce n’est pas par hasard si la CEDEAO se comporte ainsi. « Personnellement j’ai réussi à tirer certaines conclusions que je ne veux pas partager ici. Mais sachez qu’il y a une raison fondamentale pour laquelle la CEDEAO nous empêche de nous débarrasser de ce régime cinquantenaire », a-t-il laissé entendre. Et à Brigitte Kafui Adjmagbo-Johnson d’ajouter : « Nous avons tiré leçon de cette nouvelle expérience avec la CEDEAO. Il existe une CEDEAO des dirigeants. Nous irons vers une CEDEAO des peuples ».
David