Togo : Les producteurs de coton engagés pour une relance de la filière

Au Togo, les cotonculteurs regroupés au sein de la Fédération Nationale des Groupements des Producteurs de Coton (FNGPC COOP-CA) s’engagent à jouer pleinement leur partition pour une relance de cette filière stratégique pour l’économie du pays. Sur le terrain et dans les exploitations, des efforts sont déployés à cet effet en vue de porter la production à 93.500 tonnes de coton graine à l’issue de la campagne 2023-2024 contre 46.500 tonnes la campagne dernière.
Le constat de cet engagement a été fait au cours d’une sortie de terrain organisée ce 13 septembre 2023 par la FNGPC en collaboration avec l’Agence AGRI MEDIA. Dénommée « La presse au contact du coton », cette activité s’inscrit justement dans le cadre des stratégies d’action pour la relance de la filière cotonnière, avec un accent sur les efforts que déploie le réseau des cotonculteurs.
Que ce soit à Agoto ou à Kpégbadjè, des localités situées à un peu plus d’une vingtaine de kilomètres à l’Est de Notsè (préfecture de Haho), l’on a pu constater de grandes parcelles de champs de coton bien entretenus, s’étendant sur des hectares.
Sur place dans les champs à perte de vue, les producteurs ont expliqué aux journalistes présents, les itinéraires techniques de la production de coton, l’engagement du bureau de la FNGPC et des producteurs en général pour l’atteinte des objectifs du gouvernement.
Après la visite des champs, le cap a été mis sur la ville d’Atakpamé dans la préfecture de l’Ogou où les cadres de la FNGPC, de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) et de l’Institut Togolais de Recherche Agronomiques (ITRA) ont entretenus les Hommes de médias sur différentes thématiques notamment : « La FNGPC COOP-CA, une plateforme de producteurs de coton, engagée pour l’émergence de la filière cotonnière au Togo », « la place du coton dans l’économie nationale » et « les efforts des services de la recherche dans la lutte contre les insectes ravageurs ».
« L’objectif que nous visons actuellement, c’est de produire 93.500 tonnes de coton graine à la campagne 2023-2024. Pour ce faire, les cotonculteurs retroussent les manches et s’engagent ardemment afin que les meilleurs résultats soient au rendez-vous. Nous pouvons affirmer ici en toute fierté que dans la perspective des 93.500 tonnes, les producteurs de coton ont déjà emblavé plus de 105.000 hectares, soit une réalisation de 95,45 %. L’horizon s’annonce donc prometteur », a indiqué le président de la FNGPC COOP-CA, Koussouwé KOUROUFEI.
« Les producteurs de coton font déjà leur part. Pour les accompagner et les motiver à pouvoir répondre bien efficacement au souhait de tous, il est important et indispensable que les efforts de ces derniers soient accompagnés en termes de disponibilité des intrants, notamment les engrais », a-t-il fait savoir.
« C’est vraiment impératif, car le constat est réel : cette campagne, grâce aux conditions pluviométriques favorables, beaucoup de superficies ont été emblavées sur toute l’étendue du territoire principalement dans les grandes zones de production ; mais seulement, les engrais ne suivent pas comme il se doit pour que le traitement des champs de coton soit efficace », a-t-expliqué, tout en attirant l’attention du partenaire qui est la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) pour que les dispositions idoines soient rapidement prises afin que les cotonculteurs soient rassurés de leur engagement.
Initiative saluée
Cette initiative de communication de la FNGPC a été saluée par le Directeur des semences agricoles et plants, Djobo Solizama (représentant du ministre de l’agriculture, de l’élevage et développement rural) en ce sens qu’elle permet non seulement de renforcer les capacités des acteurs, mais aussi de communiquer sur les perspectives de la filière.
« Aujourd’hui, la FNGPC COOP-CA est plus qu’attendu pour jouer son rôle dans la mobilisation des producteurs et la recherche constante de solutions innovantes permettant d’améliorer les productions et rendements, et de professionnaliser davantage les groupements de producteurs », a relevé Djobo Solizama.
Il a précisé que « le grand défi aujourd’hui reste en effet l’amélioration de la productivité et du rendement, en renforçant le leadership des groupements de producteurs ».
La production a en effet connu une baisse ces dernières années malgré les efforts consentis dans le secteur : Elle est notamment passée de 116.579 tonnes en 2019-2020 à 67.180 tonnes en 2020-2021, 52.000 tonnes en 2021-2022 et à 46.500 tonne pour la campagne 2022-2023.
Appui du gouvernement et de la NSCT
Le président de la FNGPC COOP-CA a salué les efforts du gouvernement togolais déterminé à faire de cette filière, un moteur de croissance de l’économie. Un appui de six (06) milliards de F CFA a été en effet accordé aux producteurs de coton dans le cadre de cette campagne pour que les producteurs puissent réellement faire face aux différents problèmes que connaît la filière, la rendre plus performante et engranger de meilleurs résultats. Ceci a permis d’ores et déjà de faire face aux insectes ravageurs (Jassides), et de mettre en œuvre différentes stratégies pour que l’or blanc togolais retrouve progressivement ses lettres de noblesse.
« La nouvelle campagne de coton s’annonce meilleure que l’année précédente, qui a été affectée par les dégâts causés par une nouvelle espèce de ravageurs appelés Jassides. Des études ont été menées sur cette espèce, ce qui a permis d’identifier une nouvelle molécule mise à disposition des producteurs par la NSCT, offrant de bons résultats », a souligné Ayeva Bassarou, Directeur du Centre de recherche agronomique savane humide de Kolokopé.
« Il est essentiel de bien entretenir les plants de coton en utilisant de bons intrants et en suivant les étapes de traitement. Les études ont identifié environ 1500 ravageurs du cotonnier, d’où l’importance des traitements. Selon les évaluations, un champ de coton non traité peut perdre jusqu’à 60% de son rendement », a-t-il précisé à l’endroit des producteurs.
L’attention du gouvernement à la filière est également traduite par l’entrée du groupe OLAM dans le capital de la NSCT, la mise en place d’une unité de transformation du coton sur le site de la Plateforme Industrielle d’Adétikopé (PIA), l’adoption d’une politique de l’industrie du textile et de l’habillement du Togo et la subvention des intrants du coton.
Pour rappel, le secteur cotonnier joue un rôle important dans l’économie togolaise. Première culture de rente des exploitations agricoles, le coton s’affirme comme la première culture industrielle du Togo et le 4è produit d’exportation du pays après le Klinker, le ciment et les phosphates. Il est l’un des produits agricoles qui contribue de manière substantielle au PIB, soit à hauteur de 1 à 4,3 %.
Créée le 21 octobre 2005, la Fédération Nationale des Groupements des Producteurs de Coton compte à ce jour cinq (05) unités régionales, 27 unions préfectorales, 3075 groupements de producteurs totalisant plus de 153.000 producteurs de coton à travers le pays.
David S.