Consulté dans le cadre du projet de recomposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et de relecture du code électoral au Togo, le parti Nouvel Engagement Togolais NET (opposition) évoque une « extrême méfiance » entre les acteurs politiques qui risque de porter un coup dur à ce processus conduit par le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales.
D’abord au sujet du code électoral, le président national du NET estime que l’amélioration de ce code va au-delà de la simple composition de la CENI. Le fichier électoral, la traçabilité du scrutin et surtout la transparence dans la transmission des résultats, sont autant de sujets qui, selon Gerry Taama, doivent être débattus avant toute élection future.
Sur la question même de la composition de la CENI, le candidat malheureux de la présidentielle de 2015 pense qu’ « une CENI technique dans le contexte togolais ne peut être une solution viable que si d’une part, l’extrême méfiance entre les acteurs politiques venait à être levée, et d’autre part, si cette composition technique ne faisait pas perdre aux CELI et bureaux de vote, la relative crédibilité que ces démembrements, avec la composition actuelle, ont acquis au fil des années ».
Pour le NET, l’on ne pourra aller à une CENI technique uniquement que si on l’adjoint d’un comité de supervision politique ou à défaut, conserver la composition actuelle, tout en s’assurant du niveau technique des différents membres.
« Un test pourrait par conséquent, dans cette perspective, être soumis aux futurs membres de la CENI avant prestation de serment à l’assemblée nationale », précise cette formation politique qui rappelle en outre qu’au bout de ses multiples expériences électorales, ce n’est pas tant l’amélioration du code électoral, ni la meilleure composition de la CENI qui modifiera de façon déterminante l’issue des élections au Togo.
« Tant que les ressources financières continueront à être inégalement réparties au Togo, les dépenses de campagne échappant à tout contrôle, ces réformes cosmétiques ne modifieront pas les rapports de force », a fait savoir Gerry Taama.
Cris DADA