Les questions de réformes politiques, institutionnelle, constitutionnelle et de décentralisation continuent d’alimenter l’actualité sociopolitique togolaise. Ce Jeudi, les onze (11) partis de l’opposition se sont mis ensemble pour remobiliser davantage la population en faveur de la mise en œuvre de ces réformes et l’aboutissement consensuel du processus de décentralisation notamment l’organisation des élections locales.
Il s’agit des partis membres du Combat pour l’Alternance Politique en 2015 (CAP 2015) à savoir l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), le Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR), les Démocrates Socialistes Africains (DSA), l’Union des Démocrates Socialistes du Togo (UDS-Togo) et le groupe de six partis politiques composés de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), les Forces Démocratiques pour la République (FDR), le Togo Autrement, le Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD), Les Démocrates et le Parti des Togolais.
Face à la presse ce jeudi à Lomé, les responsables de ces formations politiques ont expliqué à l’opinion, leur volonté d’œuvrer ensemble pour la création des conditions idoines pour la mise en œuvre consensuelle de la décentralisation et surtout « arracher » ces réformes qui concernent entre autres, la limitation du mandat présidentiel et les élections à deux tours.
Ensemble, ces onze partis comptent dans ce sens mener des actions de remobilisation des populations et de la diaspora, et renforcer la sensibilisation de la communauté internationale pour ce qu’ils appellent « une meilleure compréhension des problèmes togolais ».
Ce regroupement de partis réclame également la publication d’un chronogramme précis conduisant à l’organisation des élections locales et l’ouverture dans les plus brefs délais, de discussions entre le pouvoir et l’opposition afin de parvenir à un consensus nécessaire à la réalisation des réformes sur lesquelles une réflexion plus approfondie doit être menée.
« Nous avons senti la nécessité de rester ensemble pour travailler. Nous voulons juste lutter ensemble pour avoir les réformes. Nous avons laissé les autres choses pour se consacrer à celles qui nous rassemble », a indiqué Jean-Pierre Fabre, président national de l’ANC. Le chef de file de l’opposition togolaise ira plus loin pour demander à la population de prendre ses responsabilités en s’appropriant la lutte de la souveraineté, ceci, au-delà des reproches qu’elle peut faire à la classe politique.
« Je suis sûr qu’avec cette nouvelle coalition, nous arriverons à obtenir les réformes », estime pour sa part le président du parti Togo Autrement, Fulbert Attisso qui ajoute qu’au delà de la mobilisation populaire, il y a toujours quelque chose qui a manqué à l’opposition. « Ce quelque chose est peut être matérielle ou de l’ordre de la réflexion et avec ces onze partis politiques regroupés, nous saurions mener ensemble les réflexions qu’il faut pour rechercher ce qui a toujours manqué ou ce qu’il faut ajouter à la mobilisation pour pouvoir obtenir l’alternance politique », a-t-il déclaré.
Il faut rappeler que la question des réformes politiques, institutionnelle, constitutionnelle et électorale préconisées par l’APG (Accord Politique Global) a toujours divisé la classe politique togolaise. L’opposition, notamment les partis membres du CAP 2015 et du groupe des six, estime que le statu quo actuel traduit la volonté du Chef de l’Etat de vouloir s’éterniser au pouvoir par le « refus » d’opérer les réformes.
Au sujet de ces réformes, il faut préciser qu’il a été tout de même mis en place par le Gouvernement, une commission de réflexion qui devra proposer un texte de réformes politiques, institutionnelle et constitutionnelle qui tiendra compte des réalités togolaises.
Cependant, les membres de cette structure née de l’atelier du Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) tenu en juillet 2016, sont boudés par une partie de l’opposition dont le CAP 2015.
Irène MINTRE / David SOKLOU