Avec la décision du retrait des fréquences de la télévision LCF et de la radio City FM tous deux membres du Groupe Sud Média, c’est au total environ 80 personnes qui se sont retrouvées dans une incertitude professionnelle. Face à la presse ce mercredi à Lomé, le personnel du Groupe Sud Média par la voix de leur porte-parole Samuel Gnanhui, a exprimé sa consternation et son indignation suite à cette décision de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Il a par ailleurs exprimé son soutien à la direction générale du Groupe dans les diverses démarches judiciaires en vue de faire rétablir le droit.
« L’installation et l’exploitation de toute entreprise de presse sur le territoire togolais sont nécessairement subordonnées à une autorisation préalable de la HAAC. Les deux médias, LCF et City Fm, émettent depuis près de 10 ans déjà. Il est inconcevable qu’ils aient pu fonctionner sans avoir au préalable déféré aux obligations administratives ; d’ailleurs, il existe des correspondances entre la HAAC et l’ART&P et vice versa qui démontrent à suffisance que la procédure a été bel et bien respectée au démarrage des activités des deux médias », a déclaré Samuel Gnanhui en réponse à l’argument avancé par la HAAC selon lequel ni la télévision LCF, ni la radio City Fm, n’ont pas obtenu une autorisation préalable d’installation et d’exploitation de fréquences.
« LCF a assuré depuis sa création et pendant plusieurs années des permanences journalières à la Présidence de la République. LCF et City Fm ont toujours bénéficié de l’aide de l’état à la presse dont les conditions d’attribution sont fixées par la HAAC. Le Groupe Sud Media est à jour vis-à-vis de l’administration publique en ce qui concerne le payement des taxes et redevances. Sur le plan professionnel, ni LCF ni City Fm n’ont fait l’objet d’une quelconque mis en demeure de la part des instances de régulation de la presse », a-t-il expliqué en présence de ses collègues de service au siège des deux médias à Lomé.
Dans sa déclaration, le personnel du Groupe Sud Média a par ailleurs lancé un appel non seulement à la HAAC à revoir sa décision afin de ne pas exposer près de quatre-vingt (80) personnes ainsi que leur famille à une précarité certaine, mais également aux autorités compétentes au rang desquelles le Président de la République Faure Gnassingbé, de même que les représentations diplomatiques, à œuvrer dans le sens de la résolution rapide de cette situation. Le même appel est lancé à l’endroit des organisations professionnelles de la presse, afin qu’elles continuent la médiation pour la régularisation de la situation.
Il faut rappeler que dès l’annonce du retrait des fréquences, plusieurs organisations aussi bien de presse que de la société civile et internationale se sont levées pour condamner cette décision de la HAAC qui met des dizaines de personnes au chômage, au moment où la presse togolaise se bat pour une amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes.
Les programmes des deux chaînes sont suspendus depuis le lundi 06 février dernier.
Cris DADA