Le Togo est depuis ce vendredi 30 décembre 2016, le premier pays africain à ratifier la Charte de Lomé adoptée le 15 octobre dernier par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine. Cet instrument juridique a en effet fait l’objet de ratification à l’unanimité par l’ensemble des députés à l’Assemblée nationale au cours de leur 10ème séance plénière de la deuxième session ordinaire de l’année.
Le Togo vient ainsi de donner un bon exemple aux autres pays du continent qui sont donc indirectement encouragés à leur tour à ratifier cette charte pour aboutir à son entrée en vigueur.
Selon le Président de l’Assemblée nationale Dama Dramani, ce n’est pas parce que c’est le Togo qui est à l’origine de l’élaboration de cette charte, mais parce qu’il s’agit d’un outil de la mise en œuvre de la stratégie africaine pour les mers et les océans.
Pour le ministre des affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine, la ratification de cette charte africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique offre au Togo, l’occasion de jouer pleinement son rôle dans le cadre d’une gouvernance maritime harmonieuse et efficace au niveau continental. « En accomplissant cette formalité, notre pays réaffirme ainsi son engagement et sa détermination à combattre aux côtés de l’Union africaine, l’insécurité maritime aux fins d’assurer non seulement son développement, mais également celui des autres pays africains en œuvrant surtout pour la promotion de l’économie bleue », a ajouté Robert Dussey.
Les membres du groupe parlementaire de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) se sont également prononcés en faveur de la ratification de cette charte même si cette formation politique de l’opposition avait boudé la participation à ce sommet de Lomé qui a conduit à l’adoption de ce document. A en croire Me Isabelle Améganvi, présidente du groupe parlementaire ANC, ce vote s’explique par le fait que les objectifs fixés par la charte sont nobles et louables. « Les Togolais se poseront la question de savoir pourquoi l’ANC n’a pas participé à l’organisation du sommet qui a abouti à la signature de cette charte à Lomé en octobre dernier. Eh bien, c’est parce que nous regrettons que les coûts engloutis pour l’organisation de ce sommet n’aient pas plutôt servi au règlement de nos innombrables problèmes nationaux, sociaux et économiques internes. Mais nous restons persuadés des objectifs nobles de cette charte, c’est pour cela que le groupe parlementaire ANC donnera son onction à la ratification de la charte africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement durable en Afrique », a-t-elle expliqué.
Pour rappel, cette charte met en relief l’importance de la coopération régionale et internationale contre la piraterie maritime, les trafics illégaux de tout genre transitant par la mer, la pêche illicite non déclarée et non réglementée et la pollution de l’environnement marin. Son adoption et sa ratification permettront aux Etats africains d’accroître l’efficacité de la surveillance de leurs espaces maritimes et côtiers grâce aux échanges et aux partages d’informations ainsi qu’au renforcement de leur coopération en matière d’entraide judiciaire dans le cadre des poursuites contre les auteurs présumés de ces actes illicites.
Il faut également souligner que les dispositions prises dans cette charte sont telles qu’une fois que 15 pays la ratifient, elle peut déjà rentrée en vigueur.
Cris DADA
