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Transformation agricole : Faure Gnassingbé et ses pairs d’Afrique de l’Ouest réaffirment leur engagement à investir dans les engrais

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Photo de famille des dirigeants et ministres
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Les travaux de la table ronde de haut niveau sur les engrais et la santé des sols en Afrique de l’ouest et au Sahel ont pris fin ce mercredi 31 mai à Lomé au Togo avec l’engagement des chefs d’État et ministres en faveur d’une accélération des investissements et des réformes pour rendre les engrais plus accessibles et plus abordables.

Cette rencontre de haut niveau est organisée conjointement par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la présidence togolaise, avec le soutien du Groupe de la Banque mondiale et du Centre international pour le développement des engrais (IFDC).

Elle a abouti à l’adoption d’une feuille de route sur la santé des sols par les délégations pays en présence du chef de l’Etat Faure Gnassingbé de la République Togolaise, du président Mohamed Bazoum de la République du Niger, et du président Umaro Sissoco Embalo de Guinée Bissau.

« A travers l’adoption d’une feuille de route commune, les pays de la CEDEAO s’engagent à améliorer l’accès aux engrais minéraux et organiques des petits producteurs et productrices agricoles, en mettant l’accent sur les cultures assurant la sécurité et la souveraineté alimentaires des populations et la mise en œuvre des actions prioritaires », a souligné Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO.

« Sans vision, sans stratégie, les engrais passent bien vite d’une promesse de restauration des sols à la cause de leur détérioration », a indiqué Faure Gnassingbé. « Face à ce besoin de trouver un juste équilibre, la planification et l’implication de l’État s’imposent. C’est pourquoi je suis favorable à une planification régionale. Comme l’illustre la Feuille de Route présentée ce jour, notre vision doit être sous- régionale avant tout », a ajouté le dirigeant togolais.

Engagement des partenaires

Les chefs d’industrie et les partenaires de développement de l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation en Afrique de l’Ouest (ECOWAP en anglais) ont réaffirmé à l’issue des travaux leurs appuis pour une approche innovante et intégrée de la gestion durable de la fertilité des sols.

« En faveur des pays membres de la CEDEAO et avec les partenaires au développement, la Banque mondiale s’engage à accroitre leur soutien financier et technique pour une agriculture résiliente porteuse de développement durable et créatrice d’emplois. Nous travaillons avec les institutions africaines pour promouvoir la santé des sols et lutter contre l’insécurité alimentaire », a en effet déclaré Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

L’institution financière a en effet annoncé 1,5 milliard de dollars supplémentaires dans le secteur de l’agriculture d’ici 2024 (passant de 4 milliards déjà engagés et en cours de mise en œuvre à 5,5 milliards de dollars). Les Pays-Bas ont également annoncé 100 millions d’euros pour soutenir le secteur en Afrique de l’Ouest au cours de la prochaine décennie.

Des objectifs et des mesures concrètes

La table ronde a également permis aux dirigeants régionaux d’approuver dans un appel à renforcer la résilience des systèmes agricoles et alimentaires, une déclaration portant sur une série d’objectifs et de mesures concrètes.

Ces mesures prennent à compte : le triplement de la consommation d’engrais et le doublement de la production agricole d’ici 2035 grâce à l’adoption d’une approche intégrée de la gestion des terres et de la restauration de la santé des sols, une amélioration urgente de l’accès aux engrais minéraux et organiques pour les petits exploitants agricoles avec un focus sur les cultures résilientes au climat afin de garantir la sécurité alimentaire des habitants de la région, l’adoption de mesures politiques visant à faciliter l’accès et l’utilisation d’engrais en éliminant les frais de douane et les taxes, en promouvant la transparence, et en développant les capacités en matière de contrôle de qualité et de traçabilité, par l’établissement du Comité ouest africain de contrôle de la qualité des engrais.

Il y a en outre le renforcement des systèmes de recherche et développement dans le domaine de la gestion durable des terres y compris par l’adoption de nouvelles technologies, la promotion des investissements dans le domaine des transports, de l’expédition, et des infrastructures de stockage, la mise en place de mécanismes de financement et de partage des risques pour les fabricants d’intrants et les distributeurs au sein de la région, avec l’appui du Groupe de la Banque mondiale (GBM), des banques régionales d’investissement et de développement (BIDC, BOAD), des banques africaines (BAD, Afreximbank), et le renforcement de la collaboration régionale pour améliorer la production, l’achat et la distribution des engrais organiques et minéraux dans l’espace communautaire par l’opérationnalisation du Mécanisme africain de financement du développement des engrais.

Il faut souligner que la table ronde de Lomé a réuni pendant deux (02) jours, les dirigeants venus du Bénin, du Burkina Faso, du Cabo Verde, de Côte d’Ivoire, de Gambie, du Ghana, de Guinée, de Guinée-Bissau, du Liberia, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de Sierra Leone, du Tchad et du Togo. Le président de la CEDEAO, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, les représentants de partenaires régionaux du développement, notamment l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), le Centre international pour le développement des engrais (IFDC) entre autres, de même que des dirigeants de l’industrie des engrais ont également pris part aux échanges.

David S. / La Rédaction